On parle d’Alex dans la Dépeche du Midi
https://www.ladepeche.fr/2022/02/07/lendive-en-pleine-pousse-dans-le-departement-10093948.php
Six agriculteurs de l’Ariège se sont initiés à la culture d’endives sur le territoire. Chacun a des méthodes bien définies. Alex ne travaille pas seul mais avec deux autres exploitants.
Dans sa main, le maraîcher Alex Franc tient une endive dont le bourgeon est arrivé à maturité au bout de trois semaines. Il en prend une feuille et goûte la qualité de cette chicorée. « Ça se mange sans faim », sourit-il avant de retourner au boulot. Ce produit, très répandu dans le nord de la France, est venu pallier le peu d’activité hivernale de certains maraîchers de l’Ariège. Alex, lui, a commencé à en produire en 2018 : « Un an auparavant, je faisais principalement des pommes. Cependant, j’ai tout perdu durant une période de gel cette même année », déplore-t-il. Stressé par cette expérience et inquiet pour les prochaines saisons, il décide de diversifier son offre en produisant des endives. Mais pas seul. Alex collabore avec deux autres maraîchers de basse Ariège également initiés à cette production. Ce mercredi, d’ailleurs, les salariés des uns et des autres récupèrent, coupent et rangent les légumes prêts à être vendus sur les marchés du coin ou à des grossistes. « On produit environ 500 kg par semaine. Dans le Nord, les producteurs rigolent car chez eux c’est beaucoup plus. », sourit-il. Concernant Alex, ses endives prendront la direction de Foix vendredi et de Pamiers samedi. « Il y a un début à tout », note-t-il. Au moins, il ose.
Un plan détaillé
Des prémices prenant de plus en plus forme avec notamment une organisation pointue. Dans cette exploitation agricole, chacun connaît sa tâche. Devant la grange, un groupe de trois personnes travaille sur les racines des endives sur lesquelles on remarque à peine la tête du bourgeon, comme un légume sortant tout juste de la terre. Elles sont ensuite rangées sur des palettes. Alex les soulève à l’aide d’un chariot élévateur et les range dans la salle de « forçage ». « C’est ici que le bourgeon se développe. La racine reste trois semaines dans l’atelier avec une température ambiante d’environ 15° parfois 18°. Il faut aussi qu’il y ait 90 % d’humidité. En plus, les endives sont plongées dans le noir », détaille Alex en contemplant le travail fourni par ses collaborateurs. Ainsi, après trois semaines de maturation, les bourgeons sont fleuris tel un produit à déguster par les consommateurs. « On pourrait les laisser en extérieur sans forcer la pousse. Cependant, il n’y a aucun goût, bien loin du légume que l’on connaît », affirme Alex.
Des précurseurs toujours
Dans le département, ce n’est pas la première fois que les endives sortent de la terre. Évidemment, comme toute chose, il y a eu un précurseur. Éric Rossignol, conseiller agricole à la chambre de l’agriculture de l’Ariège, s’en souvient encore : « Il y avait un éleveur à Montfa, Monsieur Boucheron, qui avait commencé à cultiver des endives chez lui. Nous nous étions entretenus avec lui afin de développer la production des endives dans le département », se remémore le conseiller. Il ajoute : « Dans la continuité, d’autres ont suivi. Quelque chose avait commencé avec Monsieur Boucheron. »
Mais c’est en communiquant avec une chambre de l’agriculture du nord de la France qu’ainsi la production d’endives prit une autre tournure. « Les agriculteurs intéressés ont suivi des formations. Ils ont donc développé un savoir-faire », conclut-il. Et ils apprennent encore.
Merci. C’est très intéressant. Bravo à Alex et ses collègues !