Blanche-neige a fait un choc anaphylactique car elle avait oublié de laver la pomme !
Si vous voulez évitez le pire, mangez des pommes du Verger du Vernou et lisez l’article du Canard Enchainé du 20 juillet 2016 :
Il est tombé comme un fruit mûr : l’arrêté pris par le ministère de l’Agriculture pour empêcher les pulvérisations de pesticides par grand vent vient d’être abrogé par le Conseil d’État*. Cela faisait dix ans que l’Association nationale des producteurs de pommes (ANPP) voulait sa peau. « Il était impossible de récolter des fruits en respectant l’arrêté à chaque instant de l’année. Suivre la réglementation, c’était risquer de perdre sa récolte.« , explique le président de l’ANPP, forte de 1 500 arboriculteurs.
Si les pouvoirs publics avaient jugé bon d’interdire aux agriculteurs de vaporiser leurs pesticides dès que le vent souffle à 19 km/h, c’était pour éviter que les riverains n’en prennent plein les poumons. Avec les conséquences que l’on connaît. En août 2015, une étude de l’Institut national de veille sanitaire avait fait grand bruit en détectant cinq fois plus de cancers que la normale chez les enfants d’un petit village de Gironde, planté au milieu des vignes.
Mais, au fait, pourquoi les producteurs de pommes ont-ils mené cette bataille ? Parce que la culture du pommier est la championne toutes catégories des vaporisations chimiques. Jusqu’à 35 traitements par an, deux fois moins pour le raisin, qui occupe la deuxième marche du podium. D’après les statistiques du ministère de l’Agriculture, les pommiers de verger ont été aspergés en moyenne, en 2011, de 22 fongicides, 9 insecticides, 2 herbicides et 2 régulateurs de charge, comprenez des agents chimiques qui vont débarrasser l’arbre des fruits les plus petits pour garantir une récolte faite de gros calibres standardisés. Cerise sur la pomme : dès que les premiers boutons floraux apparaissent, le pommier a droit à un arrosage en règle d’hormones végétales qui accélèrent la croissance. Puis, en pleine floraison, une resucée, avec cette fois des « hormones d’accrochage » pour que les pommes restent agrippées aux branches. Et gare à tous ceux qui y trouveraient à redire !
Le lobby des pommes a attaqué Greenpeace en justice pour son rapport intitulé « Pommes empoisonnées : mettre fin à la contamination des vergers », tandis que la coopérative Biocoop était poursuivie pour sa campagne de communication « N’achetez pas de pommes (traitées chimiquement) ». On attend la réaction contre Générations futures, dont la pétition pour réclamer un nouvel arrêté a déjà recueilli plus de 11 000 signatures. Comme le dit le proverbe, « une pomme par jour éloigne le médecin », … à condition de bien la laver !